Internet tombe du ciel au Congo. Malgré les tensions politiques et sécuritaires, Starlink, le service satellite d’Elon Musk, vient d’obtenir le feu vert du gouvernement congolais. Une avancée technologique majeure dans un pays où la connectivité reste un luxe.
Starlink autorisé en RDC : un revirement inattendu
C’est Elon Musk lui-même qui a lâché l’info sur X ce dimanche : Starlink est désormais opérationnel en République démocratique du Congo.
La nouvelle a de quoi surprendre, surtout après l’interdiction prononcée en mars 2024. À l’époque, les autorités congolaises craignaient que le service satellite ne tombe entre les mains de groupes armés comme le M23, qui continue de semer l’instabilité dans l’Est du pays.
Pourtant, sans grande annonce officielle, Kinshasa a changé de cap et accordé une licence à Starlink. Ce feu vert intervient alors que seulement 30 % de la population avait accès à Internet en 2023, selon l’Union internationale des télécommunications. Le potentiel est énorme, et le gouvernement semble vouloir rattraper le retard numérique du pays, quitte à prendre des risques.
La RDC rejoint ainsi une douzaine d’autres pays africains où Starlink est déjà actif. Une aubaine pour les zones rurales, trop souvent oubliées par les infrastructures classiques. Mais cette ouverture suscite aussi des inquiétudes dans les sphères sécuritaires.
Entre progrès technologique et risques sécuritaires
Avec Starlink, l’Internet devient plus accessible, mais aussi moins contrôlable. C’est là que le bât blesse. Dans un pays miné par des conflits armés, où certaines régions échappent totalement à l’autorité centrale, l’idée que des satellites puissent fournir une connexion stable à tout le monde… inquiète.
Les militaires avaient déjà exprimé leurs réserves en 2024. Et même si le gouvernement semble désormais miser sur les retombées positives du service – éducation, e-commerce, accès à l’information – les risques de dérives ne sont pas négligeables. Des groupes rebelles pourraient utiliser cette technologie à des fins de communication ou de propagande, hors du radar des autorités.
Il s’agira donc, pour Kinshasa, de trouver un équilibre entre développement numérique et vigilance sécuritaire. Une tâche complexe dans un pays où les institutions peinent à suivre le rythme du progrès.
L’arrivée de Starlink en RDC ouvre une nouvelle page dans l’histoire technologique du pays. Mais entre promesses d’accès universel et inquiétudes stratégiques, la connexion n’est pas encore totalement sécurisée.