La nuit du 10 au 11 avril a basculé dans le chaos pour les habitants de Goma, plus précisément des quartiers de Mabanga Nord et Yulu, où deux incidents violents ont semé la terreur. Entre coups de feu, vols et désordres publics, ces événements rappellent l’urgence d’une réponse sécuritaire renforcée dans cette région fragile. Retour sur une nuit agitée.
Mabanga Nord sous les balles
Vers 19h, l’avenue Osso 2 à Mabanga Nord, à Goma, a été le théâtre d’une attaque fulgurante. Quatre motos, transportant des bandits armés, ont dévalé la rue. Sans la moindre sommation, les criminels ont ouvert le feu dans toutes les directions, provoquant un vent de panique parmi les riverains.
Leur objectif : une boutique située en face de la buvette Belle Face. En l’espace de quelques minutes, les malfaiteurs ont forcé l’entrée, dérobé des téléphones portables et de l’argent, puis pris la fuite. Selon les témoins, les bandits ont continué à tirer en direction de Ngambo, vers Kasika, semant la peur dans leur sillage et laissant les rues plongées dans un silence inquiétant.
Quelques heures plus tard, l’agitation a gagné Yulu, près de la mosquée de Katindo. Des voleurs ont opéré tranquillement, comme s’ils étaient à une soirée karaoké.
L’analogie entre les deux attaques ne laisse aucun doute. À Mabanga Nord comme à Yulu, les criminels ont privilégié la violence rapide et déstabilisante, exploitant la surprise pour désorienter leurs victimes. Leur fuite rapide, que ce soit vers Kasika ou dans les ruelles sombres de Yulu, révèle une maîtrise du terrain et une organisation soignée, alimentant les soupçons de réseaux criminels bien rodés. Une question se pose : jusqu’à quand ces groupes pourront-ils continuer à agir avec une telle impunité ?
Appels à l’Action : Entre Colère et Résignation
Si les autorités ont promis une enquête « approfondie », la population, elle, reste dubitative. « On vit dans la peur constante », confie un commerçant de Mabanga Nord. À Yulu, les jeunes expriment leur colère et appellent à une augmentation des patrouilles nocturnes. Le sentiment d’abandon est palpable, et les interrogations s’accumulent : ces actes violents sont-ils isolés ? Jusqu’où ces groupes iront-ils, encouragés par une impunité qui semble de plus en plus difficile à endiguer ?
Si les blessures physiques sont relativement rares, les cicatrices psychologiques laissées par ces événements sont profondes. Les habitants, épuisés par des drames répétés, ne veulent plus être les otages de ces bandits.