Nord-Kivu-Combat

À Goma, l’optimisme diplomatique a vite cédé la place au fracas des armes. Cinq jours après la signature d’engagements de paix à Doha, suivis d’une déclaration solennelle à Washington, les espoirs d’une accalmie se sont dissipés comme une brume légère au-dessus du lac Kivu. Sur le terrain, la réalité est plus brutale : les FARDC font gronder l’artillerie, les rebelles avancent, et la population retient son souffle.

Des signatures prestigieuses, des combats tenaces

Les engagements de Doha et de Washington promettaient une respiration, un souffle nouveau pour le Nord et le Sud-Kivu.

Pourtant, la dynamique guerrière s’est montrée plus tenace que les promesses diplomatiques. Au Sud-Kivu, les rebelles de l’AFC/M23 ont frappé fort en s’emparant de Kaziba, une localité stratégique du territoire de Walungu. Cette percée leur ouvre un chemin vers Minembwe, théâtre d’alliances fragiles et d’intérêts croisés.

À Irhambi-Katana, les affrontements ont redoublé de violence. Tandis que les Wazalendo tentaient de contenir l’assaut, l’AFC/M23 consolidait ses positions dans Kabare et Kalehe. Le contraste est frappant : d’un côté, des déclarations empreintes de bonne volonté ; de l’autre, la loi implacable des kalachnikovs et des mortiers.

Nord-Kivu : entre retraits stratégiques et affrontements sanglants

Au Nord-Kivu, la situation n’est guère plus apaisée. Si les rebelles ont abandonné Kibati, un repli qui pourrait sembler tactique, ils n’ont pas pour autant déserté les combats. Dans le Masisi, l’APCLS leur a opposé une résistance farouche, transformant les axes du secteur Osso Banyungu en lignes de front chaotiques.

À Goma, capitale du Nord-Kivu, l’angoisse monte. Chaque signature sans application concrète nourrit la méfiance. L’absence d’un mécanisme crédible de suivi du cessez-le-feu, combinée à une profonde défiance entre les parties, laisse craindre un enlisement du processus diplomatique. Le ballet des diplomates contraste tragiquement avec la valse macabre des combattants.