Pape RDC La CENCO espère un engagement fort pour la RDC. Source : Actu Quotidien

À peine élu, le nouveau pape Léon XIV voit déjà se dessiner les contours d’une attente brûlante en Afrique centrale. En RDC, l’Église catholique espère plus qu’une bénédiction : elle exige une prise de position ferme pour la paix.

Un appel qui traverse les murs du Vatican

À Kinshasa comme à Rome, les cloches sonnent à l’unisson, mais les prières, elles, portent des accents différents. Jeudi 8 mai, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) n’a pas seulement salué l’élection de Robert Francis Prevost — devenu Léon XIV — comme un moment de joie ecclésiale. Elle y a vu un tournant potentiel pour une nation blessée, épuisée par des conflits chroniques et des silences diplomatiques assourdissants.

Mgr Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, n’a pas tourné autour du bénitier. Il a immédiatement situé les attentes de l’Église congolaise : une paix concrète, tangible, enfin durable, portée à bout de bras par la plus haute autorité spirituelle du monde catholique. Ses mots ne sont pas de simples vœux pieux : ils résonnent comme un cri lucide, enraciné dans une réalité que Rome ne peut plus ignorer.

Léon XIV : un nom, un héritage, une promesse ?

Le choix du nom “Léon XIV” par le nouveau pape n’a rien d’anodin, et Nshole l’a bien compris. Il fait écho à Léon XIII, le pape de l’enseignement social, de Rerum Novarum, celui qui a osé parler des ouvriers et du capital à une époque où l’Église s’isolait dans ses dogmes. À travers ce clin d’œil historique, c’est peut-être une orientation que le nouveau pontife dessine : celle d’un retour à l’audace sociale, au combat pour les laissés-pour-compte, au milieu desquels la RDC figure tristement en bonne place.

Et puis, il y a ces premiers mots de Léon XIV, évoquant “la paix du Christ pour le monde entier”. Pour les évêques congolais, ce n’est pas une formule diplomatique. C’est une ouverture, une main tendue. La CENCO n’en demande pas plus pour espérer : que cette parole ne soit pas un prélude sans suite, mais un engagement ferme.

Car la paix n’est pas un miracle, elle se construit. Et le Pape, aujourd’hui, pourrait bien en devenir l’artisan… ou le spectateur. À lui de choisir son rôle tout en faisant face aux case-tête des finances.