En République démocratique du Congo (RDC), la tension ne faiblit pas : les rebelles du M23 progressent sur plusieurs fronts, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo essuie un revers judiciaire, et les écoles risquent la paralysie. Plongeons dans l’actualité brûlante de ce mardi pour décrypter ces trois enjeux cruciaux.
M23 : avancée tactique et réaction régionale
D’abord, le M23 ne ralentit pas sa marche. Depuis le week‑end dernier, les combats font rage dans le territoire de Walikale. Les rebelles, appuyés par Kigali selon certaines sources, cherchent à consolider leurs gains.
Selon des témoignages locaux, les Wazalendo ont repris lundi 14 avril les villages de Kibanda et Kasopo. Ces positions clés ouvrent la voie vers Masisi, enjeu stratégique pour le contrôle du Nord‑Kivu. Par conséquent, la pression sur les forces loyalistes ne cesse de monter.
Ensuite, à Kavumu, le bilan provisoire fait état de sept morts, dont cinq civils, et de treize blessés pris en charge dans les centres de santé locaux. La cité et son aéroport sont désormais sous contrôle du M23, après le repli des Wazalendo. Toutefois, un calme précaire règne, soutenu par un renforcement militaire sur place.
Par ailleurs, la SADC dément formellement toute participation de la Mission d’assistance à la RDC (SAMIDRC) aux opérations conjointes évoquées par le M23.
Dans un communiqué, l’organisation affirme mener un « retrait structuré et coordonné » de ses troupes, conformément aux directives de son dernier sommet. Cette précision vise à tempérer les accusations de soutien régional et à préserver l’intégrité de la médiation sud‑africaine.
Matata Ponyo débouté et écoles en péril
En parallèle, la Cour constitutionnelle a renvoyé l’affaire Bukanga‑Lonzo au 23 avril pour instruction. L’ancien Premier ministre Matata Ponyo avait sollicité l’irrecevabilité de l’action du ministère public, arguant d’une incompétence de la cour. Sa requête a été rejetée, l’obligeant à préparer ses arguments pour la prochaine audience. Cette décision relance un dossier sensible, où politique et justice se mêlent étroitement.
D’autre part, l’éducation nationale du Nord‑Kivu est au bord de la crise. Les enseignants de plusieurs sous‑divisions, notamment à Rutshuru, menacent de faire grève. En cause : le retard de paiement des salaires de janvier, février et mars 2025. Selon un responsable anonyme, toutes les formalités exigées par la Caritas‑Goma ont pourtant été accomplies. Les enseignants ne comprennent pas pourquoi leur rémunération, promise par voie électronique, n’est toujours pas versée.
Enfin, les sources proches de l’administrateur de la Caritas‑Goma appellent au calme. Le déploiement du paiement par mobile money est en cours, assurent‑elles. Cependant, l’incertitude perdure pour les familles des enseignants, déjà fragilisées par l’insécurité ambiante. Sans solution rapide, les écoles risquent de fermer leurs portes, privant des milliers d’enfants d’un enseignement fondamental.
En ce mardi, la RDC oscille entre conflits armés, enjeux judiciaires et crise sociale. Tandis que le M23 avance et que Matata Ponyo se prépare à défendre sa cause, l’avenir des écoles demeure incertain. Face à ces défis, la stabilité du pays dépendra de la capacité des acteurs nationaux et régionaux à trouver des solutions durables.