Joseph Kabila poursuiviRDC : Le FCC dénonce des poursuites inconstitutionnelles contre Joseph Kabila;

En République Démocratique du Congo (RDC), le climat politique s’électrise à nouveau. Une étincelle, et tout pourrait s’embraser. Le 3 mai, le Front commun pour le Congo (FCC) a réagi avec une virulence rare à l’annonce de possibles poursuites judiciaires contre son leader emblématique, Joseph Kabila. Le ministre de la Justice aurait transmis une injonction à la justice militaire, laquelle a, dans la foulée, saisi le Sénat pour demander la levée des immunités parlementaires de l’ancien président. Une démarche inédite, voire explosive, 

Le FCC n’a pas mâché ses mots : il parle de “tentative éhontée de violer la Constitution”, pointant du doigt ce qu’il considère comme un autoritarisme rampant du régime actuel. 

Le rappel à l’ordre est clair : Joseph Kabila, sénateur à vie depuis son départ du pouvoir, jouit d’une immunité garantie par l’article 104, alinéa 7 de la Constitution. 

Ce statut, affirme le FCC, ne saurait être égratigné sans un glissement grave vers un régime d’exception.

Derrière la bataille juridique se joue une guerre de symboles. En s’attaquant à Kabila, ce n’est pas uniquement l’homme qu’on vise, mais tout un pan de l’histoire récente du pays. 

Le FCC le sait, et contre-attaque en évoquant la Loi n°18/021 du 26 juillet 2018, qui encadre avec précision les conditions de poursuite des anciens présidents. 

Une procédure stricte, avec vote en Congrès des deux Chambres, loin d’être enclenchée dans ce cas. Le décor est planté : pour le FCC, Kinshasa piétine la légalité au nom de la vengeance.

Joseph Kabila : Entre immunité sacrée et soupçons d’impunité

Mais faut-il pour autant sanctuariser les anciens chefs d’État ? C’est là toute la subtilité du débat. Si l’immunité parlementaire est un pilier des institutions, elle ne peut devenir un rempart contre toute forme de reddition des comptes. 

Certains, dans les coulisses du pouvoir, estiment qu’il est temps d’ouvrir les archives, de sonder les responsabilités et de faire tomber les masques. Pour ces voix critiques, l’État de droit ne doit pas s’arrêter aux portes du passé.

Le FCC, lui, voit dans cette initiative une dérive préoccupante. Il accuse ouvertement le ministre de la Justice de fouler au pied l’équilibre des pouvoirs, et de jouer une partition politique sous couvert de légalisme. 

Un “procès d’intention”, selon certains juristes, mais qui en dit long sur la méfiance généralisée. Car en RDC, chaque procédure judiciaire cache souvent une stratégie politique. Et chaque communiqué officiel est une munition dans une guerre d’usure.

Entre accusations de dictature et appels à la justice, le pouvoir en place navigue en eaux troubles. Le peuple, lui, observe. Les rues n’ont pas encore grondé, mais les réseaux sociaux s’enflamment. 

Le dossier Kabila, qu’on croyait scellé par l’Histoire, ressurgit au cœur de la tempête. Et dans un pays où l’équilibre institutionnel tient parfois à un fil, la moindre secousse peut provoquer un glissement de terrain.